Événements historiques marquants

Découvrez une collection de nos dégustations les plus prestigieuses réalisées dans le monde entier au cours des 35 dernières années. Où le vin n’est pas seulement une boisson ; c’est un compagnon cultivé, un maestro liquide orchestrant de merveilleuses symphonies sur les papilles. À l’époque, bien que chers, les vins présentés ici étaient accessibles et les déguster une fois dans sa vie était possible.

Aujourd’hui, ce n’est malheureusement qu’un passe-temps de milliardaire.

Entre Paris et le Japon en passant par Stockholm, Peter a réalisé 20 dégustations historiques et vous trouverez ci-dessous le récit de certaines d’entre elles. Certains des événements mentionnés sont des dégustations verticales. Une dégustation verticale une expérience fascinante où l’on peut comparer un vin entre différents millésimes. Enfin, lorsqu’une dégustation inclut des millésimes s’étalant sur une période plus longue, elle permet de voir comment l’avancement des méthodes de vinification a contribué a la production de vins de plus en plus délicieux.

2018 Romanée Conti La Tache 1943-2000, Tokyo

Date: 27 Octobre 2018           Gakushi Kaikan 3-28 Chiyodaku. Tokyo

Une dégustation historique de vins fins a eu lieu à Tokyo avec Romanée Conti La Tache RDC millésimes 1943-2000 par Wine Collector, Peter Thustrup, des bouteilles suivantes

DRC La Tache 1943 DRC La Tache 1963 DRC La Tache 1972    DRC La Tache 1978 DRC La Tache 1982    DRC La Tache 1989    DRC La Tache 2000

Un dîner suivi de :  Chef Cuisinier M. Tanaka

1991 Dégustation Kyoto : La dégustation double délice

La Romanée Conti au coeur du Japon par Peter Thustrup

En 1991, je vivais en France et j’étais de plus en plus intrigué par le Japon. J’ai eu envie de créer un événement marquant reliant l’essence du vin français, La Romanée Conti à Vosne Romanée, la perle de la Bourgogne, avec l’essence de la culture japonaise, la maison de thé Ichiriki qui se trouve dans leur ancienne capitale bien-aimée, Kyoto.

La mythique Romanée Conti est le plus ancien domaine viticole ainsi que le plus renommé de toute la Bourgogne et probablement du monde entier. Les vins de la DRC sont les vins dont tous les connaisseurs français ont entendu parler mais rares sont ceux qui l’ont jamais goûté. Le vignoble Romanée Conti a été mentionné pour la première fois sous le nom de « Cros des Clous » en 1131 et en 2019,  les climats, terroirs de Bourgogne ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. 

Le vénérable Ichiriki es la maison de thé dont tous les japonais ont entendu parler mais que peux ont eu le privilège de visiter. elle est située à l’épicentre de Kyoto, dans le quartier discret de Gion. Mais n’essayez pas de vous y arrêter pour dîner, ou ne serait-ce que pour y jeter un coup d’œil… Pour en franchir le seuil, il faut être invité par deux de leurs invités d’honneur triés sur le volet. Ichiriki est un lieu passionnant et chargé d’histoire, où se sont déroulés les événements de la légende des 47 rônins. Tous les japonais que vous rencontrerez connaissent cette légende. Dans cette histoire, les 47 rônins ont perdu leur maître qui a été injustement contraint de commettre le suicide rituel « Daimyo », suite à une dispute avec son ennemi Kira Yoshinaka. En conséquence, les combattants rônins vengeurs ont fait semblant de se perdre dans l’alcool et le plaisir à Ichiriki. Après de nombreux mois, ne s’attendant plus à des représailles de la part des rônins, Kira Yoshinaka a baissé sa garde et a été facilement abattu par les 47 ronins. 

Ainsi, le 30 novembre 1991, j’organisais la première dégustation de Romanée Conti jamais organisée au Japon, une dégustation de 10 millésimes de 1940 à 1986 pour un groupe restreint d’amateurs de vin dans ce lieu mythique. Parmi les dégustateurs, l’ambassadeur de France Loïc Hennekinne, trois des plus éminents sommeliers de l’époque, notamment Shinya Tasaki, qui remporta en 1995 le titre de meilleur sommelier du mondeMasaharu Oka du Royal Hotel ; Tokimaru Takahashi de l’ANA Hotel Tokyo. Les personnalités les plus en vue de la société japonaise du vin étaient également présentes , Hiroshi Yamamoto, Takahaaki Shimoya et Hiroshi Kojitani. S’en est suivi un dîner mémorable à Ichiriki accompagné de vins du Domaine de la Romanée Conti. La création du dîner d’accompagnement a été préparée par cinq chefs trois étoiles de Kyoto. Chaque chef a créé un plat spécialement composé pour être le mariage parfait avec chaque vin dégusté:

  • Romanée Conti 1940
  • Romanée Conti 1942
  • Romanée Conti 1954
  • Romanée Conti 1959
  • Romanée Conti 1962
  • Romanée Conti 1964
  • Romanée Conti 1966
  • Romanée Conti 1979
  • Romanée Conti 1981
  • Romanée Conti 1986

Pour plus de notes de dégustations de la Romanée Conti, cliquez ici: http://francais.peterthustrup.com/romanee-conti/

1990 Dîner Royal, Versailles

Par Peter Thustrup

Je ne me souviens plus du pourquoi et comment, mais en 1990, je me suis retrouvé contacté pour être responsable des vins dans l’élaboration de 3 repas en l’honneur du roi de Suède Carl XVI Gustav.

Je me sentais honoré mais terrifié, quelle responsabilité d’être à la hauteur des attentes !

J’ai donc demandé à mes châteaux et domaines français préférés de se joindre à moi et de proposer des vins pour infuser leur magie dans la soirée. J’ai eu la chance d’être accueilli avec beaucoup d’enthousiasme par ces viticulteurs réputés, j’ai été rassuré et nous formions une belle équipe. Le premier et le plus époustouflant dîner fut celui des Châteaux de Versailles. 

Les vins étaient à leur apogée. Je retiens surtout le Chassagne Montrachet du Domaine Etienne Sauzet 1987, et les magnums du Château Talbot 1978.

Les vins étaient si subtils et complexes que je n’ai pas eu beaucoup de temps pour apprécier la nourriture. Je m’étais donné pour tâche de goûter chaque bouteille dans la cuisine avant qu’elle ne soit servie… Enviable, mais l’exercice a rendu mon souvenir du dîner magique mais… un peu flou.

Ce fut une soiree mémorable pour nous tous.”   

1990, Dégustation de Magnums de Petrus de 1945 à 1986

La soirée d’initiation du palais japonais aux plus grands vins français. Par Peter Thustrup

Permettez-moi de vous transporter dans le temps jusqu’en 1990, au début de l’automne. Dans le cœur animé de Tokyo, à l’intérieur des murs de l’hôtel historique Impérial, a eu lieu une remarquable dégustation de Petrus Magnum.  

Imaginez : Tokyo, 1990, une époque où les épaulettes étaient aussi pointues que l’esprit et où l’optimisme s’élevait plus haut que les gratte-ciel qui parsemaient l’horizon. J’ai décidé d’organiser une expérience unique après avoir méticuleusement rassemblé une collection de 15 millésimes de magnums de Petrus, s’étalant sur quatre décennies, de l’année historique de 1945 aux extravagantes années 80. Je voulais que cette dégustation soit un événement qui fasse battre le cœur des amateurs de vins et les transporte à travers le temps et les terroirs. J’accueillais les invités qui pétillaient d’impatience. Nous étions sur le point d’exhumer un trésor d’histoire, de décadence et de plaisir pur et sans pareil.

La soirée a commencé avec le jeunot qu’est le Petrus Magnum 1986, et s’est lentement développée jusqu’au 1945, peut-être le meilleur Petrus jamais élaboré, un millésime qui a été témoin de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de l’aube d’une nouvelle ère. À chaque gorgée, les invités pouvaient presque goûter la résilience et l’espoir qui avaient rempli l’air pendant ces temps tumultueux. Le 1945 était vieilli à la perfection, racontant une histoire que les mots seuls ne pourraient jamais transmettre.

La dégustation s’est poursuivie, suivant le fil des décennies, du Petrus Magnum 61, élégant et raffiné, qui a transporté les dégustateurs dans une période de renaissance et de renouveau, à l’image de la renaissance du Japon d’après-guerre. C’était comme si le vin avait absorbé l’essence même de l’époque. Les millésimes 1986, 1981 et 1979 lui ont emboîté le pas, chacun offrant un aperçu de l’extravagance opulente des années 70 et 80. Les vins reflètent l’exubérance et l’ambition de l’époque, laissant les convives envoûtés par leur complexité et leur profondeur.

Alors si jamais vous vous retrouvez à Tokyo, en train de contempler les merveilles modernes qui vous entourent, rappelez-vous que sous la surface se cache un monde où le temps et le vin convergent. Un monde où un groupe sélectionné d’amateurs de vin a fait un voyage à travers les âges, un Petrus Magnum à la fois. Ce fut une soirée mémorable qui brouilla les frontières entre passé, présent et futur, laissant un sentiment d’émerveillement à chaque gorgée.

1989 Plaza Athénée Romanée Conti Paris. Romanée Conti 1929-1985

𝗥𝗼𝗺𝗮𝗻𝗲́𝗲-𝗖𝗼𝗻𝘁𝗶 𝟭𝟵𝟮𝟵-𝟭𝟵𝟴𝟱. Par Peter Thustrup

Nous avons dégusté 15 millésimes du vin le plus célèbre au monde :  Romanée-Conti, l’un des vignobles les plus anciens du monde, situé en Bourgogne, France. La raison de cette dégustation était de découvrir ces vins étonnants issus de 8 décennies. Nous avons eu la chance d’avoir parmi nous les propriétaires Aubert de Villaine et Lalou Bize-Leroy.  Cependant, j’ai aussi dégusté 3 de ces vins  (1959, 1964 et 1978) lors de ma dégustation à Tokyo 2009, 20 ans plus tard.

Si vous souhaitez approfondir les dégustations, voici un lien vers la plus grande sélection de mes dégustations Romanée-Conti :

http://francais.peterthustrup.com/romanee-conti-tastings/

Ci-dessous le site officiel du Domaine de la Romanée-Conti pour votre plus grand plaisir :

http://m.romanee-conti.fr    

1988 Ventes Curie, Premiers Crus Bordeaux millésimes 1869-1870, Paris

« LES VINS FRANÇAIS SONT COMME HEMINGWAY Par Peter Thustrup
En 1985, j’étais un pur novice, avide, désireux d’apprendre, plongeant dans le monde des vins français, sans aucune connaissance, et beaucoup de passion. J’ai goûté beaucoup de vins, parfois jusqu’à 20 par jour. Et puis un jour, quelqu’un m’a dit que je faisais fausse route si je voulais vraiment comprendre les vins français. Les vrais vins francais étaient les vins avant 1870, les vins français d’origine. Il fallait que je goûte ces vins ! Mais comment ? Appel au château Lafite Rothschild ! Ils n’avaient jamais entendu parler de moi, c’est du moins ce que je pensais, et en plus, mon français était vraiment boiteux. Vous pouvez donc imaginer à quel point j’etais nervaux en les appelant, je n’avais vraiment aucune idée de comment parler à Lafite, ces vignerons de vins legendaires.  

Comment prendraient-ils cette demande de ce Suédois analphabète qui a osé vendre de vieux vins français, aux français ?? Je ne sais toujours pas pourquoi ils ont pris mon appel, mais je suppose qu’ils ont adoré l’idée contre toute attente. Sur leur invitation, je suis descendu à Pauillac, j’ai rencontré Monsieur Le Canuet, le directeur de l’époque, et j’ai acquis deux superbes collections des vins les plus célèbres au monde des millésimes 1869 et 1870.

Pour faire court, j’ai offert la première collection à être vendue à Paris, le 25 novembre 1987 à la vente aux enchères caritative Curie de la Conciergerie (où Marie-Antoinette a été détenue avant d’être décapitée). Pour ce qui serait aujourd’hui de 400 000 €, à l’époque le prix le plus élevé payé pour une collection de vin. L’acheteur, Hiroshi Kojitani, le grand designer japonais, devenu un ami cher, est passionné par le vin et la culture japonaise.

Cela a été l’inspiration pour ma prochaine étape : mettre en place une dégustation de vins pré-phylloxéra au Japon. ” 

Voir ci dessous.

1988 Dégustation Pré-phylloxéra, Hôtel Impérial, millésimes 1869-1870, Tokyo

«𝗧𝗮𝘀𝘁𝗶𝗻𝗴 𝗼𝗳 𝟭𝟬𝟬 𝘆𝗲𝗮𝗿𝘀 𝗼𝗹𝗱 𝘄𝗶𝗻𝗲𝘀 𝘄𝗶𝗻𝗲𝘀, 𝘀𝘁𝗶𝗹𝗹 𝗸𝗶𝗰𝗸𝗶𝗻𝗴! Par Peter Thustrup

Laissez-moi vous raconter l’histoire de, comment la vente aux enchères Marie Curie, qui eu lieu a Paris, (voir le post precedent) en 1987, a introduit la dégustation de millesimes pré-phylloxéras en 1988 à Tokyo.

Tout a commencé à Paris le 25 novembre 1987, lors de la vente aux enchères caritative Marie Curie, lorsque M. Hiroshi Kojitani a acheté la collection de vins la plus chère de l’époque. Assis pendant la vente aux enchères avec mon employé comme traducteur pendant les enchères, mais en raison de différences de traduction et de culture, M. Hiroshi Kojitani était confus mais vraiment déterminé à acheter cette collection. Lorsque le marteau est tombé et qu’il s’est retrouvé propriétaire de la collection pré-phylloxéra, M. Kojitani n’avait aucune idée du prix qu’il venait de payer pour cette collection de 8 bouteilles de vins emblématiques. Il était si heureux, mais je sentais qu’il était un peu perdu et confus par cette surprenante tournure des événements. Comme il devait partir le lendemain, il est venu me voir en me demandant comment il pourrait acheminer les vins au Japon. Il m’a fallu trois secondes pour décider “Je vous les apporterai personnellement au début de l’année prochaine”. Il a été soulagé et j’ai improvisé une fête, car il a appelé tous ses amis au Japon pour leur annoncer la nouvelle : il avait acheté une collection historique. 

C’est ainsi que nous avons décidé de combiner la livraison avec une dégustation pré phylloxéra à Tokyo. Le lendemain après une nuit blanche, j’ai commencé à planifier d’aller à Tokyo au début de l’année prochaine. Ce serait mon deuxième voyage au Japon, le premier étant en 1985. Avec mes mentors, Hiroshi Yamamoto et Hiroshi Kojitani, nous avons organisé cette dégustation à Tokyo, mais quand nous avons envoyé les invitations, personne n’en a compris l’ampleur. Les vins anciens et de qualité étaient inconnus au Japon, au moment de la dégustation en 1988. Nous avions invité 15 pionniers venus d’univers très différents, la télévision, le cinéma, un poète, un peintre, un sommelier, et, Ichi Inumaru, chef de la famille propriétaire de l’hôtel Impérial. Pour la petite histoire, c’est à l’Imperial Hotel que le Général Mc Arthur a dicté la constitution actuelle du Japon à l’Empereur, résidant dans le Palais Impérial à 700m. 

Lors de la dégustation, les convives ont réalisé que déguster des vins plus que centenaires est un moment si profondément émouvant qu’on ne l’oubliera jamais. Un nouveau monde gustatif et olfactif s’est révélé aux dégustateurs ouvrant leur cœur et leur âme à la magie du vin. Les vins étaient complètement vivants, vibrants mais équilibrés, doux et sages.

Je me souviens encore du Montrose 1870, pour moi la star de la soirée, belle entrée en matière, réglissée, corsée puis raffinée et sèche, et d’une persistance magique.

1987 Petrus, La Grande Dégustation 1926-1979 22 millésimes, Paris

« LE JOUR J’AI DÉGUSTÉ 22 MILLÉSIMES DE PETRUS (1926 À 1979). Par Peter Thustrup

Paris, le 22 mai 1987,

J’ai eu la chance d’être invité à LA GRANDE DÉGUSTATION DE PETRUS 1926-79. Pour moi, ce fut l’une des plus belles expériences de dégustation de vin de ma vie. Imaginez déguster 22 millésimes de Petrus dans la même journée! Un voyage gustatif qui m’a complètement séduit. C’était vraiment difficile de me retrouver à la quintessence du vin et de comparer ces vins entre eux. J’étais au paradis, sans repères, et chaque vin était fantastique. Mais au fur et à mesure que je dégustais les premiers vins, je me suis habitué à être à ce haut niveau de sensation.

Nous avons commencé par le 1926 (les vieux vins sont les plus subtils) puis avons dégusté les vins plus jeunes qui se distinguaient par leur fruit jeune, leurs tanins bien présents et par leur fulgurante énergie de jeunesse. Avec les vieux vins (comme avec les anciens), il faut s’armer de patience face à leur douceur, les laisser s’exprimer avec sagesse, tout en les écoutant en silence et avec concentration, pour les apprécier pleinement.

Aujourd’hui, je me souviens encore de 1961 Petrus, qui même après 34 ans est resté gravé dans ma mémoire. Même maintenant, je me souviens du goût et des arômes, comme s’ils caressaient encore mon palais.

PETRUS 1961 dégusté le 22 mai 1987 :

Un superbe ton rouge foncé aux bords briques. Le nez est concentré, puissant, racé, séducteur, juste ce qu’il faut de volatilité, vraiment superbe.

En bouche : WAOUH ! quelle complexité, rondeur et concentration, imcomparable. Plein de goût de terre, de tabac, un vin superbe, sérieux, une infime amertume, un goût exquis, et une longueur qui n’en finit pas.

20/20

Un millésime de légende où les vendanges ont été réduites d’abord par le gel puis par la sécheresse qui ont donné des vins extrêmement concentrés.

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